
Mieux encore : ils réussissent là où d’autres experts auraient déjà baissé les bras.
Qui sont-ils ?
Les chiens, chats, chevaux, perroquets, tortues, dauphins…
Les animaux ne parlent pas. Ils ne jugent pas.
Mais ils nous comprennent. Parfois mieux que nos proches. Et souvent mieux que notre psy.
Bienvenue dans le monde fascinant de la zoothérapie.
Des bêtes ordinaires, aux pouvoirs extraordinaires
Pendant longtemps, on a souri poliment à ces histoires de chiens guérisseurs, de chevaux empathiques ou de dauphins psy.
On a rangé ça dans la case des « gentilles anecdotes ». Sauf que la science a fini par s’en mêler.
Et elle a dit : oui.
En effet, depuis quelques années, le monde médical s’intéresse sérieusement aux « pouvoirs des animaux ».
Dans certains hôpitaux, ils sont même en train de devenir des partenaires de soin à part entière : ils apaisent, redonne le moral, rééduquent, détectent des malades…
Quand la blouse blanche valide la truffe noire
En guise de preuves, voici quelques histoires véridiques, rapportées par une journaliste Nathalie Rigoulet, qui montrent jusqu’où ces « soignants à poils et à plumes » peuvent aller[1] :
- Animaux et brûlures : à l’Institut de recherche chirurgicale de l’armée américaine, des animaux interviennent chez les grands brûlés. Pourquoi ? Parce qu’ils réduisent le stress, l’anxiété, et redonnent un sens à la souffrance.
- Chiens et cancer : en pédiatrie oncologique, au Québec, même constat : les enfants se détendent, participent mieux aux soins, dorment mieux après le passage d’un chien[2] .
Selon le département de génie biomédical de l’Université américaine de Caroline du Nord, les interventions assistées par les animaux dans le domaine de la cancérologie « ont un grand potentiel pour influer positivement les résultats des futurs patients [3] »
- Chiens et Alzheimer : dans certaines maisons de retraite, des chiens font aussi partie du personnel soignant. Ils participent aux exercices de rééducation des résidents atteints de maladies neurodégénératives comme Alzheimer et Parkinson.
- Dauphins et dépressions : des recherches de la neuroscientifique Olivia de Bergerac, spécialiste en neurosciences, montrent qu’un contact avec des dauphins avait un effet positif sur nos ondes cérébrales, rythme cardiaque et hormones du stress. Cela pourrait aider face aux peurs, phobies, addictions, dépression, stress[4]…
- Chiens et dépistage de maladies : de nombreuses études mettent en évidence les capacités des chiens à détecter le paludisme[5] , certains cancers[6], ou encore l’hypoglycémie chez les diabétiques[7] .
Leur nez serait un véritable « outil de diagnostic » : 200 millions de cellules olfactives (contre 5 millions chez nous).
- Chevaux et autisme : les résultats d’une étude réalisée par le Centre universitaire de pédopsychiatrie du CHRU de Tours montrent une nette amélioration dès la première séance d’équithérapie chez des enfants présentant des troubles autistiques.
Le secret des animaux : ils parlent la langue du cœur
Toutes ces histoires incroyables ne sont pas de la magie. Ce n’est pas non plus de l’instinct animal. C’est autre chose. Quelque chose que la médecine moderne, obsédée par les chiffres et les molécules, a oublié : le lien.
Les animaux n’ont pas besoin de mots. Ils n’attendent rien. Ils ne jugent pas. Ils sont là, présents et authentiques.
Et c’est précisément pour ça que ça fonctionne.
Quand un patient Alzheimer ne reconnaît plus son propre fils, il reconnaît encore la chaleur d’un chien couché contre lui.
Quand un enfant autiste vit dans une bulle, il sort de son silence pour caresser un cheval.
Quand un adolescent en dépression refuse d’ouvrir la bouche, il se met à parler à une tortue.
Pourquoi ?
Parce que l’animal passe par des canaux qu’on ne maîtrise pas.
Il lit les émotions, comme la peur, la tristesse ou l’agitation. Et il répond. Immédiatement, sans jugement ni protocole.
Un cheval, par exemple, ressent les battements de cœur à plusieurs mètres. Il détecte une tension, une colère rentrée, une tristesse profonde.
Et il adapte son comportement en fonction. Il devient alors un miroir vivant, un baromètre émotionnel que le thérapeute peut lire.
Alors… que reste-t-il à dire après tout ça ?
Peut-être une seule chose : il est temps de regarder les animaux autrement.
Pas seulement comme des compagnons de vie, mais aussi des êtres dotés d’une sensibilité que nous commençons à peine à comprendre.
Sources :
[1] Nathalie Rigoulet, Le pouvoir thérapeutique des animaux: même la science dit oui!, Révélations Santé & Bien-Être N°57, juin 2021.
[2]. Gagnon, Bouchard, et al., « Implementing a hospital-based animal therapy program for children with cancer: a descriptive study », Can Oncol Nurs J., 2004
[3]. Holder, Gruen, Roberts, Somers, Bozkurt, « A Systematic Literature Review of Animal-Assisted Interventions in Oncology (Part I): Methods and Results », Integr Cancer Ther., 2020 Jan-Dec.
[4]. « Dauphin dans l’âme – Passer de l’hormone du stress aux hormones du bonheur », éd Trédaniel, 2019 -
[5]. Claire Guest, Margaret Pinder, et al., « Trained dogs identify people with malaria parasites by their odour », The Lancet, vol. 19, issue 6, p578-580, june 01, 2019
[6]. Le projet KDOG lancé en 2016 à l'Institut Curie (Centre de recherche et de traitement du cancer) comporte plusieurs programmes qui le placent parmi les projets de recherche les plus aboutis au monde dans le domaine de la détection du cancer du sein par odorologie canine
[7]. Hardin, Anderson, Cattet, « Dogs Can Be Successfully Trained to Alert to Hypoglycemia Samples from Patients with Type 1 Diabetes », Diabetes Ther., 2015